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Dans le cabinet d’un homme de lettres: pratiques lettrées dans l’Égypte byzantine, d’après le dossier de Dioscore d’Aphrodite / Jean-Luc Fournet

  • in: Jacob, Christian (dir.). Des Alexandries II. Paris: Bibliothèque nationale de France, 2003.

http://cercamon.wordpress.com/2008/05/03/dans-le-cabinet-d%e2%80%99un-homme-de-lettres-fragment-de-journal/
http://bibliothecaire.wordpress.com/2008/05/03/a-quoi-sert-une-bibliotheque-antique/

Postionnement de la littérature classique: pratique de la littérature (sur un corpus extrêmement restreint - à se demander si le fonds trouvé est vraiment représentatif de ce qu'était la bibliothèque du lettré en général et de Dioscore en particulier) en liaison étroite avec la pratique pédagogique d'un côté et la pratique "documentaire" (notariale et juridique) de l'autre.

p. 85: Voilà qui dénote une société imbue de culture, dans laquelle l'action administrative, politique ou même privée ne se conçoit pas sans les belles-lettres et particulièrement la poésie, mode d'expression idéalisé. Cela traduit, en même temps, selon une tendance qui n'est pas propre à l'époque byzantine mais se renforce alors, une conception fonctionnaliste de la culture littéraire, qui est récupérée, instrumentalisée à tous les niveaux (le maître d'école, le lecteur dans sa bibliothèque, le poète-rhéteur ou le notaire-fonctionnaire) et qui, aux antipodes du ludisme ou de la gratuité artistiques, est au service de l'action publique ou privée.

Voir la fin de l'article qui fait bien la synthèse des enjeux théoriques. Parle en particulier de "littérarisation" du document ("document" est à prendre au sens de document administratif, etc., opposé à "texte"(littéraire)): inclusion d'éléments de culture littéraire, par le lexique, voire emploi de formes homériques archaïques, dans le document, pétition en particulier, et de "documentarisation" de la littérature: par exemple envoi de poèmes joints à des pétitions.

p. 68: On voit qu'une bibliothèque antique n'est pas forcément un lieu de délicates jouissances littéraires ou intellectuelles, mais le conservatoire d'ouvrages de référence destinés à servir.

(Il faudrait préciser, quant à servir, qu'il ne s'agit pas, dans la bibliothèque de l'antiquité tardive, de réservoir d'informations, ce qui nous viendrait spontanément à l'esprit, mais de réservoir de séquences culturelles, séquences d'expressions, d'histoires, de manières de dire...

Préciser aussi qu’il s’agit, dans l’article cité, d’une bibliothèque privée mais il ne me semble pas que ça change la portée de la notation.)

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